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Commentaire des lectures du 19 juillet 2020

16 è dimanche du temps ordinaire

Entrons dans le commentaire du jour.

C’est un homme en colère. Il est au comble de l’indignation! Pendant la nuit, des jeunes adolescents ont “tagué” les murs de sa maison d’insultes particulièrement odieuses… “Tous de la mauvaise graine !”, dit-il… Cet homme partage la hâte d’éradiquer qui gagne les serviteurs de la parabole.
Si la “bonne terre” ne produit pas que du bon grain, alors se posent des questions préoccupantes et parfois douloureuses : “Pourquoi le mal ? Aura-t-il le dernier mot ? Que faire ?”

Qui a fait cela ?

D’où vient qu’il y ait de l’ivraie ?” Nous entendons souvent : “Si le Bon Dieu existait, il ne permettrait pas les maladies, les catastrophes, les guerres, et les violences faites aux enfants…” “Et Dieu dans tout ça ?”, comme disait un homme dont l’épouse venait de décéder.
On ne saurait accuser Celui qui “vit que tout était bon” de saboter son œuvre ! La douleur et la révolte peuvent expliquer, voire excuser, le doigt vengeur que tendent vers Dieu ceux qui souffrent. Mais ce n’est pas la vérité sur Celui qui est “tendresse et pitié” comme Jésus-Christ en a témoigné. L’Évangile désigne ici clairement celui qui “sème l’ivraie” (la zizanie) : c’est “le diable”, celui qui “divise”, qui disperse aussi sur le monde des graines de violence et de mort. Jésus nous appelle à la vigilance, car “l’ennemi” agit dans l’ombre de la nuit, pendant que nous dormons, où et quand nous sommes vulnérables.

Bien et mal se mélangent

Le Maître du champ interdit une opération intempestive qui aurait pour effet certain d’arracher aussi les jeunes tiges de froment, tant les racines sont entremêlées.
Dans le “champ” de l’humain, ce serait si simple de délimiter les bons et les mauvais, les justes et les pécheurs, le “sale” et le “propre”… S’attaquer au mal serait alors facile et sans risque !
En réalité, sur terre et dans le cœur des hommes, grâce et péché cohabitent, non pas en bonne intelligence, mais comme deux lutteurs noués l’un à l’autre par le combat qui les oppose. Voilà qui devrait modérer nos jugements, et nous rendre assez lucides et humbles pour reconnaître notre propre “mélange” de meilleur et de pire, avec beaucoup de médiocrité en plus !
Dieu “juge avec indulgence, gouverne avec beaucoup de ménagement... est patient envers toute chose.” A ses yeux, celui qui fait le mal n’est pas irrémédiablement mauvais. Cette patience de Dieu n’est pas faiblesse, elle est espérance, elle est l’autre nom de son amour. Mais… n’en abusons pas !


 

1re lecture : Sg 12, 13.16-19

Le sage de l’Ancien Testament nous entraîne dans sa prière de louange : avec lui, disons à Dieu notre admiration pour sa sollicitude et sa patience envers toutes ses créatures.

Au temps de l’Exode, avec la sortie d’Égypte et la traversée du désert, le peuple d’Israël n’avait encore qu’une connaissance imparfaite de Dieu. Il était très sensible aux succès et aux échecs dans sa conquête progressive de la Terre promise et voyait en Dieu un maître qui punissait les fautes en envoyant des malheurs. Avec le temps, la réflexion des prophètes et des sages a permis au peuple de se faire une autre idée de son Dieu et d’en découvrir l’infinie patience. La méditation qui nous est proposée dans cet extrait fait la comparaison entre le tyran qui impose sa force et Dieu qui agit avec indulgence et persuasion.

2e lecture : Rm 8, 26-27

Depuis notre baptême et notre confirmation, nous pouvons accueillir les énergies de l’Esprit Saint. C’est lui qui donne du souffle à notre prière et nous inspire les mots qui conviennent.

Comment parler à Dieu? Que lui dire ? Quels mots pourraient convenir au dialogue avec lui ? La prière est une entreprise si délicate que les disciples eux-mêmes avaient demandé à Jésus “Apprends-nous à prier”. En réponse, Jésus ne s’est pas contenté de donner des mots pour la prière, il en a aussi communiqué le dynamisme intérieur et cette connivence nécessaire à une relation d’amitié et d’amour. Cela, c’est son propre Esprit, qu’il a insufflé à ses disciples le jour de Pâques (Jean 20,22). L’Esprit Saint est le principe de la nouvelle création, celle que Jésus a manifestée par sa résurrection. Il est aussi le gage de notre adoption par Dieu, c’est par lui que nous entrons dans l’intimité de Dieu et que nous pouvons, par conséquent lui dire les mots qu’il faut, dont ceux que la liturgie a recueillis.

Evangile : Mt 13, 24-43

Les paraboles du Royaume de Dieu nous font découvrir à quel point Dieu est présent à notre monde, pour le conduire vers son épanouissement, par la puissance bienfaisante de son Esprit.

Nous poursuivons la lecture des paraboles du Royaume des cieux et, comme le dimanche précédent, nous en recevons aussi une interprétation. La comparaison avec les conflits internes à nos sociétés permet d’éclairer la leçon de la première des trois paraboles. En effet, la tendance générale est de classer les gens, en prétendant distinguer des bons et des mauvais, puis à se débarrasser de tous ceux qu’on considère comme des gêneurs ou des ennemis. Au contraire, dans la parabole, lorsque les serviteurs demandent “Veux-tu que nous allions enlever l’ivraie qui nous gêne”, le maître s’y oppose, car il ne fait pas de discrimination. Jésus refuse ainsi la politique menée jadis au moment de l’entrée en Terre promise, lorsque le peuple d’Israël avait massacré les populations d’alentour et pris leur pays. Le royaume de Dieu s’établit autrement, Dieu patiente jusqu’à la fin des temps. Or la force interne de son royaume est irrésistible, comme celle du grain et du levain.

 

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