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Commentaire d’Évangile DU 20 JUIN 2021

Dans l’Évangile de Marc 4,35-41 proclamé le 12 dimanche, année B (20juin 2021), on découvre que la journée a été chargée. Par ses paraboles, Jésus a révélé à la foule juive les richesses du Règne de Dieu. Mais il y a urgence ; il part « comme il était ». Il a hâte d’étendre l’annonce de l’Évangile.

« Sur l’autre rive » , il va rencontrer le monde païen, enchaîné au mal, symbolisé par le Possédé gérasénien (Marc 5, 1-20). En fait, ces épisodes sont une leçon de choses pour la future mission de l’Église.

Survient une violente tempête

Curieusement, Marc s’intéresse moins aux passagers qu’à la barque submergée, accompagnée « d’autres barques ». Ces images pointent vers le sort des communautés chrétiennes. Quand l’Église sort d’elle-même pour aller témoigner, elle essuie des tempêtes. D’ailleurs le récit s’inspire d’un précédent biblique, l’histoire de Jonas fuyant son envoi aux païens de Ninive.
Comme Jésus, Jonas dort dans la tempête (Jonas 1, 5). Mais le sommeil de Jésus a une autre signification. Il traduit l’angoisse des chrétiens. Ils veulent bien suivre leur Maître, mais ils s’inquiètent de son absence apparente, de son silence. Nous nous sentons perdus dans les tempêtes qui nous assaillent.

Vous n’avez pas la foi?

Pourtant, Jésus est là. Il sait que notre angoisse n’est pas d’ordre météorologique. Elle s’enracine dans l’hostilité que les gens et l’univers entier semblent parfois opposer à la mission des croyants. C’est pourquoi Jésus s’adresse aux éléments en furie comme à des personnes, à des démons : il « menace » le vent et enjoint à la mer de se taire.
Ceux qui s’embarquent à la suite de Jésus ont raison de lui crier : « Nous sommes perdus ». Mais ils l’offensent en disant : « Cela ne te fait rien ? »

Qui est-il donc?

De la « peur » , on passe à une « grande crainte » , un respect teinté d’amour devant une issue qu’on n’osait pas espérer. Appuyons sur la touche « avance accélérée » du film de l’évangile de Marc et nous aboutirons à Marc 16, 8, à la crainte des saintes femmes entendant l’annonce la résurrection du Seigneur. Car, en fait, c’est de cela qu’il est question dans le récit de la tempête apaisée.
Cet épisode n’est pas une leçon de morale, mais un appel à notre mémoire de croyants. N’est-il pas vrai que le vent et la mer obéissent au Seigneur ? N’est-il pas vrai que, quand nous nous sommes embarqués avec Jésus, bien des tempêtes se sont apaisées ? Qui est-il donc ? La question demeure, vitale.
Car la foi est une question.

 

1ère lecture : Job 38,1.8-11

Dans cette 1ère lecture du 12e dimanche, année B (20 juin 2021) Job harcèle Dieu d’une tempête de questions au sujet du mal qui le ronge. Il recevra ce que le croyant sait déjà : Dieu contrôle des forces que l’homme ne peut pas maîtriser.

 

Goûtons d’abord la poésie du texte. Entrons ensuite dans la manière dont les anciens Orientaux de l’Antiquité se représentaient le monde. Si Dieu parle « du milieu de la tempête » , c’est que le cosmos est un tourbillon de forces négatives et mortelles jugulées par le Créateur. Surtout, la mer représente le mystère du mal dans lequel on se noie. Avant la création, il y avait « l’abîme », l’océan abyssal. Par la création, Dieu impose des vannes à ce monde dangereux.

Demandons-nous alors ce que vient faire ce poème dans le livre de Job. Pendant de longs chapitres, Job a hurlé sa révolte : Pourquoi le juste souffre-t-il ? La fin du livre apporte une réponse divine énigmatique : Ta question est une bonne question, mais elle part d’une sagesse limitée. Tu te heurtes à une sagesse mystérieuse, celle du Créateur qui, au long de l’histoire, sait museler les forces du mal.

Ce texte prépare l’évangile. En Jésus qui apaise les flots, Dieu se révèle comme le maître de l’abîme de nos angoisses. Mais l’angoisse s’est déplacée. Pourquoi souffrons-nous, demande Job ? Pourquoi sommes-nous assaillis dans notre mission, demandent les témoins de Jésus ?

 

2e lecture : 2 Corinthiens 5,14-17

Quelqu’un a donné sa vie pour sauver la mienne. Alors, je ne peux plus voir la vie et le monde comme avant… N’est-ce pas l’expérience de tous les croyants, à commencer par celle de Paul, le missionnaire ? Ces versets de la seconde lettre aux Corinthiens sont lus le 12e dimanche du temps ordinaire B (20 juin 2021).

 

Paul s’achemine ici vers la conclusion de son débat avec les Corinthiens. Ceux-ci se sont laissé mener par certains missionnaires trop imbus d’eux-mêmes, trop prompts à se faire valoir par leur éloquence et leurs performances spirituelles. Paul veut ramener ses lecteurs au véritable Évangile.

« L’amour du Christ nous saisit », nous les apôtres, écrit-il. L’Évangile se résume dans le don de soi de Jésus pour que les hommes vivent unis à lui et entre eux. Selon « a manière humaine » de penser, la mort du Messie n’a-telle pas été un échec ? Non! Elle invite à dépasser les jugements trop humains, puisque, par la croix, Jésus a inauguré un monde nouveau. À cause de ce tournant, nous devons nous décentrer de nous-mêmes, nous renouveler nous-mêmes en suivant le chemin d’amour ouvert par Jésus.

Implicitement, c’est à sa relation pastorale que songe Paul. Il voudrait que ses chers Corinthiens comprennent ses critiques et le désintéressement qui l’anime. Il voudrait que les relations entre l’Apôtre et ses correspondants repartent sur de nouvelles bases, plus évangéliques. Ceux-ci sont des « créatures nouvelles », adultes. Qu’ils se comportent aussi de manière adulte avec lui.

 

Évangile Marc 4,35-41

Lorsqu’on s’embarque pour témoigner de l’Évangile, il faut s’attendre à affronter la tempête. Mais il est avec nous, celui à qui le vent et la mer obéissent. C’est ce que nous fait découvrir l’évangile de Marc 4,35-41 proclamé le 12e dimanche du temps ordinaire B (20 juin 2021).

1. « Pourquoi avoir peur ? »

Dans la Bible, le déchaînement des forces cosmiques est censé menacer l’ordre voulu par le Créateur. D’où la frayeur qu’inspire à l’homme la mer en furie, symbole des maux redoutables auxquels nous sommes exposés.
– Comme en témoigne le livre de Job (première lecture), Dieu seul est en mesure d’endiguer ces puissances maléfiques. Jésus prend le relais du Dieu d’Israël quand il maîtrise la bourrasque ; sa sérénité contraste avec la « grande crainte » qui s’est emparée des siens.

2. « Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? »

La peur des disciples traduit leur peu de foi. L’homme qui s’est endormi à l’arrière de la barque est l’Envoyé de Dieu qui les conduira sur l’autre rive même si, au plus fort de la tempête, il se tait.
– La scène évangélique porte également la trace du contexte ecclésial qui a présidé à sa première diffusion. La mer houleuse est l’image des oppositions et des avanies que les chrétiens auront à subir. La barque devient le symbole de l’Église affrontant les mille périls d’une traversée séculaire.
– Pourquoi les disciples ont-ils le sentiment d’être sur le point de périr ? Sans doute parce que le sommeil de Jésus a pu leur servir d’alibi. Ils n’ont pas pris pleinement conscience de la force que représentait pour eux la présence du Christ à leurs côtés.

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