Commentaire des textes du 28 novembre 2021

Le Sauveur reviendra dans la gloire! L'évangile décrit les signes affolants qui entourent son retour. Découvrons le sens de ce texte.

Lecture du livre de Jérémie : «Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël.» Parole du Seigneur.
Lecture de l’Évangile selon saint Luc : «Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde.» Parole du Seigneur.

Cela ne fait pas très sérieux : dans la même célébration, proclamer comme «Parole du Seigneur» deux affirmations aussi éloignées l’une de l’autre! Comment résoudre cette contradiction ? D’abord, en étant réalistes. L’univers connaît des bouleversements constants, tremblements de terre, tsunamis, éruptions volcaniques, météorites… Le soleil et les étoiles, un jour, s’éteindront. Au fond, Jésus, avec les connaissances et la mentalité de son époque, attire notre attention sur cette réalité-là : notre monde, un jour, finira. Non seulement «notre» monde, mais d’abord «mon» monde à moi, au jour de ma mort. Jésus nous invite à ne pas oublier la fin de toutes choses.

Il nous dit : «Restez éveillés.» Veillez à ne pas vous installez dans ce temps comme s’il devait durer toujours ! Mais là, au cœur de notre condition mortelle, Dieu nous dit une parole qui ne passera pas. Cette Parole, c’est Jésus lui-même. Nous commençons aujourd’hui un nouveau cycle liturgique. Mais ce n’est pas un cycle fermé sur lui-même.
Chaque année qui passe nous rapproche de notre fin terrestre, mais nous est donnée aussi comme le temps durant lequel Jésus vient nous visiter, nous donner sa présence de Ressuscité. Selon le beau mot de Jérémie, il s’offre à nous comme «un germe de justice», comme la «promesse de bonheur» qui se réalisera en plénitude à la fin des temps.
Dès maintenant, il est à l’œuvre dans le secret des cœurs, comme la puissance de la vie qui, secrètement, construit un nouvel être dans le sein maternel.

«Redressez-vous, relevez la tête» : c’est votre vie qui grandit, à travers les souffrances du temps présent.
«Restez éveillés et priez en tout temps» afin d’être debout au Jour de Sa Venue dans la plénitude de la Lumière.

Pour des peuples enfoncés dans les malheurs et la misère, l'annonce d'un sauveur est comme une lueur dans la nuit. Dieu envoie sans répit des prophètes faire de telles annonces.

L'activité des prophètes de l'Ancien Testament s'est exercée en grande partie pendant des temps de grandes souffrances, invasions, déportations et exil. Le peuple faisait l'amère expérience des incapacités et des échecs de ses chefs, les rois de Juda, qui avaient conduit le pays à la ruine. De telles épreuves faisaient naître le désir d'un nouveau roi, plus capable que les autres; c'est ce qu'exprime la formule «un germe de justice», issu de la maison royale, dont David est l'ancêtre et le représentant.
Toutes ces promesses préparaient le peuple à accueillir un jour le Messie.

Les apôtres attendaient impatiemment le retour du Christ, dont ils avaient été les compagnons. Ils pensaient que ce retour était imminent. Ils nous communiquent leur impatience et nous disent comment préparer cette venue.

Pendant ces dimanches de l'Avent, les lectures extraites des épîtres ont été sélectionnées dans les annonces les plus explicites du retour du Christ. Or, le jour de l'Ascension, les anges avaient annoncé ce retour et depuis lors les communautés chrétiennes sont dans l'attente de ce jour. Les écrits apostoliques apportent quelques précisions. Ici, il est question d'une venue du Seigneur avec tous les saints. Mais les apôtres en tirent toujours la même leçon : il s'agit de préparer ce retour du Maître, et cela par une vie digne, en cherchant à plaire à Dieu.
Or les lectures de nos célébrations dominicales nous enseignent précisément ce qui plaît à Dieu.

Que faire au milieu des tempêtes du monde ? Jésus, le ressuscité, nous indique la bonne attitude : relever la tête et tourner nos pensées vers lui, il est un guide sûr, puisqu'il s'est relevé de la plus grande tempête.

Chaque année, les évangiles des deux dimanches qui encadrent celui du Christ-Roi proviennent du discours de Jésus sur les derniers temps, où il est question de grands cataclysmes. Alors que devant les catastrophes on courbe le dos, Jésus, au contraire, nous invite à nous redresser et à relever la tête, dans une totale confiance. Plus encore, il ne se contente pas de dissiper les peurs, il invite à une attitude responsable: tenez-vous sur vos gardes, veillez et priez en tout temps. Il recourt à la comparaison du filet utilisé pour attraper des oiseaux et que l'on fait tomber brusquement sur les volatiles attirés par des appâts. Puisque, par le baptême, il nous a déjà donné part à sa résurrection, l'attitude qui s'impose est de se tenir debout.