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Commentaire des textes du 2 janvier 2022

L'Épiphanie nous raconte l'histoire de ces mages venus d'Orient, qui suivaient une étoile...

On dit qu’ils étaient trois Rois mages venus d’Orient. Ce qui est sûr, c’est qu’ils n’étaient pas des rois, mais quelques savants astrologues. Et pourtant, en cette fête de l’Épiphanie, c’est bien d’une histoire de rois qu’il s’agit. Ils ne sont pas trois, mais deux.
Il y a d’abord le roi Hérode, dit «le Grand». On lui doit la reconstruction du Temple de Jérusalem, que Jésus a connu. Mais il s’est surtout distingué par sa cruauté et ses crimes, tuant même trois de ses fils pour préserver son pouvoir.
Et puis, il y a l’autre roi, le deuxième. C’est lui que les mages viennent chercher. Ils demandent : 
«Où est le roi des Juifs qui vient de naître?» Cette simple question suffit à terroriser Hérode. Croyant en un complot contre son pouvoir, il veut étouffer la rébellion dans l’œuf et dans le sang. Les mages, eux, trouveront le «roi des Juifs» dans le petit enfant de Bethléem. Ce titre de «roi des Juifs» collera à la peau de Jésus jusque sur la croix.
Quelle immense opposition entre ces deux rois ! D’un côté, la soif d’un pouvoir tyrannique, le recours à la violence, à la torture, à la guerre, au mensonge… De l’autre un enfant dépourvu de la moindre puissance, qui finira lamentablement sur une croix. Comment ne pas relire l’histoire de l’humanité, y compris l’histoire des religions, à cette lumière ? «Au nom de Dieu», on s’est beaucoup haï, battu, trucidé. Et ce n’est de loin pas fini !
Des rois, des princes, des papes, des imams ont utilisé leur pouvoir pour imposer, soit-disant, la «vraie religion». Les chrétiens, hélas, n’ont pas été en reste. Mais, à chaque fois qu’ils ont eu recours à la violence, ils ont trahi, renié, crucifié Jésus, le roi sans pouvoir. Jésus n’a jamais eu recours à l’épée, il n’a jamais recommandé l’usage des armes.

C’est l’une des leçons majeures de l’Épiphanie : quand Dieu se manifeste en Jésus, il proclame haut et fort qu’il n’est pas et ne sera jamais du côté des puissants, de la force, du terrorisme, de la guerre. Il ne se défendra pas, car sa puissance est ailleurs.
Puissions-nous, avec les mages, venir sans cesse vers Jésus, que nous présente Marie sa mère et, tombant à genoux, lui dire que c’est lui que nous voulons suivre, lui qui, seul, est vraiment un roi «doux et humble de cœur.»

1re Lecture : Is 60,1-6

Au cœur de la nuit, au plus profond de la ruine politique et religieuse de son peuple, le prophète annonce que sur Jérusalem se lève le Seigneur. Dieu vient visiter les siens. Cette visite, pour nous, culmine en Jésus, l'Emmanuel, "Dieu-avec-nous".

Dieu n'aurait-il voulu se révéler qu'à un seul peuple ? Non ! Bien au contraire, dès l'époque des prophètes, il annonçait que le salut était offert à toutes les nations et qu'une nouvelle Jérusalem allait les accueillir.

Les prophètes ont tiré profit de la douloureuse expérience de l'exil pour faire découvrir au peuple d'Israël que les autres nations étaient, elles aussi, capables de conversion et dignes du salut. Dans ce poème adressé à la ville de Jérusalem, Isaïe proclame la fin de l'exil : debout, Jérusalem !

Dans cette annonce du retour au pays se glisse un second message : non seulement Jérusalem sera rebâtie et ses enfants exilés reviendront y habiter, mais, mieux encore, les ennemis qui étaient venus une première fois pour la ravager y reviendront avec des sentiments tout différents, pour la reconnaître comme la lumière des nations. Au lieu de la piller, ils lui apporteront leurs richesses. Il a fallu attendre la venue des mages pour voir s'accomplir cette annonce.

2e Lecture : Ép 3,2...6

L'aventure des mages païens venus adorer le Sauveur, saint Paul la dit en théologien: Dieu veut associer tous les hommes - quels qu'ils soient - au même héritage qu'Israël. En Jésus l'Évangile de Dieu est annoncé à tous.

Il est grand, le mystère de la foi, car il concerne tous les peuples de la terre : tous sont appelés, comme l'annonçait Jésus quand il envoyait ses disciples vers toutes les nations (Mt 28,19).

Ce bref extrait décrit la grande révélation dont a bénéficié l'Apôtre dans sa méditation. Lui, jadis pharisien, juif soucieux d'observer toute la Loi et si jaloux des privilèges de son Peuple, comme ses coreligionnaires des générations passées, il a découvert que le salut apporté par Jésus Christ n'est pas réservé au seul peuple issu d'Abraham selon la chair, mais que les païens eux aussi sont appelés à en bénéficier.

Nous ne pouvons que nous en féliciter et rendre grâces à Dieu, puisque nous sommes les descendants de ces païens. Ces quelques lignes présentent le salut accompli par Jésus comme le grand mystère de la foi, que nous proclamons dans l'eucharistie.

Évangile : Mt 2,1-12

Les sages scrutaient les étoiles et Dieu se manifeste à eux sous les traits d'un nouveau-né... Chemin imprévisible de ceux qui cherchent loyalement et à qui Dieu offre le bonheur: "Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie!"

Pourquoi les mages ont-ils une telle importance dans le récit de la naissance de Jésus ? C'est parce qu'à la crèche ils représentent les nombreux peuples de la terre, car Jésus est venu pour eux tous.

Écartons la tentation de mettre en valeur, dans nos crèches, les chameaux, les trésors, les caravanes, et tout l'attirail des rois mages. L'essentiel, c'est la Lumière qui s'est manifestée à eux, d'abord très loin, par une étoile, puis très près, en un petit enfant. C'est vers lui que doivent être orientés tous les regards, et vers celle qui le présente aux mages, Marie, sa mère, et vers la maison, où il est rendu visible. C'est la Maison de Dieu, où nous sommes, chaque dimanche, et que nous sommes, puisque nous en formons les pierres vivantes.

Dans cette Maison, l'Église, Peuple de Dieu, prend la relève de Marie, pour manifester le Christ. Dans le formulaire eucharistique de cette fête, la Prière sur les offrandes actualise ce mystère : l’Épiphanie s'accomplit pour nous dans la célébration, le Christ se révèle dans son offrande au Père et nous entraîne dans le don qu'il fait de lui-même à son Père.

 

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