Le numéro de printemps du journal DENAK ARGIAN est arrivé! Tous dans la lumière

En quarantaine !

C’est dans ces conditions que nous livrons ce numéro de Denak Argian - Tous dans la lumière. Non pas pour risque de contagion ou pandémie naissante, mais parce que nous sommes en Carême. C’est la quarantaine sacrée, la mise à part pour expérimenter notre relation à Jésus de Nazareth. Tout Carême prépare à Pâques. C’est le temps spécial précédant la plus grande des fêtes chrétiennes. Et, chacun le fait à sa manière…
Prenons une comparaison. Vous avez invité des amis pour un repas dans huit jours. Comment vous y préparez-vous ?
Pour certains, la semaine sera orientée vers ce rendez-vous : ménage à fond et vitres nettoyées, argenterie étincelante et cristal transparent, choix des nappes et serviettes, achats des marchandises pour l’élaboration des plats, fleurs fraîches dans les vases, mitonnage du plat principal avec des produits frais, création d’une petite entrée légère, l’apéritif sera accompagné d’amuse-gueules, sélection d’un plat pour y déposer le dessert offert par les invités, passage en revue des alcools et softs, ne pas oublier l’eau pétillante, sélection d’une musique de fond qui leur plaît, choix des vêtements et accessoires, parfum d’ambiance et lumières tamisées, vérification des glaçons. Ça sonne ! Ils sont là !
Pour d’autres, il suffira de décongeler le matin le plat cuisiné il y a deux mois qui fera bien l’affaire ; on s’était régalé et c’est toujours meilleur réchauffé. Il doit rester deux bouteilles de rouge que quelqu’un avait apporté la dernière fois, il y a de la salade et des lardons, des œufs et du fromage râpé. Aïe ! C’est moisi ! Bon, pas de fromage râpé ; on a toujours les glaçons et des chips au piment d’Espelette avec les olives. Tiens ! ils sont déjà là ! Muxu, muxu ! Qu’est-ce que je te sers ?
J’arrête la comparaison, parce que le lecteur a compris qu’il y a plusieurs manières de se préparer à la fête. Le Carême est un temps privilégié pour accueillir Jésus qui arrive chez moi. Forcément, il me trouvera comme je suis disposé. Si je l’invite formellement, je peux prévoir dans les détails et le recevoir avec tous les égards qui me paraissent importants : prière personnelle, démarche de conversion, efforts de partage, temps spirituels communautaires, approfondissement de la connaissance de son mystère, etc. Il viendra et il restera. Il me trouvera comme je suis.
Si je l’invite sans m’en préoccuper, il trouvera l’intérieur un peu négligé, la soupe tiède, le menu sans générosité, la conversation insignifiante, l’attention pas concentrée, et il restera. Parce qu’il reste toujours, jusqu’à la fin des temps. Pâques, c’est le passage de l’imaginé dans la foi au réalisé dans le Christ. Et c’est lui qui agit.

Bonne fin de quarantaine et très joyeuses Pâques !

Abbé Lionel Landart