5 Juillet 2020
Voici quelques pistes pour préparer un commentaire.
1.En ce temps d’universelle aspiration à la démocratie, les monarques ont paradoxalement bonne presse - sans doute parce qu’ils sont devenus inoffensifs. L’histoire enseigne en effet que la royauté fut souvent synonyme de faste insolent, d’injustice sociale, d’arbitraire voire de despotisme. De toute évidence, tel n’est pas le profil du souverain qu’annonce, quatre siècles avant J.-C., le prophète Zacharie. “Il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne ; il proclamera la paix aux nations”. Voilà un prince inattendu, décidé à briser les armes et à supprimer les engins de guerre.
2. Tout cela est tellement contraire à ce que nous voyons tous les jours que seuls les “petits” peuvent le comprendre, ceux à qui Dieu veut bien le révéler parce que leur cœur ne s’encombre ni d’eux-mêmes, ni de leur pouvoir ni de leur savoir.
L’évangile de Matthieu l’affirme bien haut : ceux-là peuvent s’approcher de Jésus, lui qui est “doux et humble de cœur”. Libre lui-même de toute suffisance et de toute volonté de puissance, il rayonne la paix et l’humilité. C’est pourquoi les opprimés, les affligés et les blessés de la vie trouveront en lui le réconfort.
3. Cette prédilection de Dieu pour les pauvres et les petits a été interprétée par les critiques du christianisme comme un culte de la médiocrité. Selon F. Nietzsche, la vision chrétienne de l’homme serait une morale d’esclaves exaltant ce qui profite aux faibles, aux malades et aux ratés. La conscience du péché abîmerait en l’homme tout ce qui est sain, beau et noble. En protégeant les individus infirmes ou dénaturés, le christianisme contribuerait à “maintenir l’espèce humaine à son niveau le plus bas”.
4. Il nous appartient, à nous, disciples du Galiléen, de manifester la cohérence et la fécondité de son enseignement. Nous avons à montrer, par la parole et le témoignage vécu, que l’Évangile n’implique d’aucune manière le ressentiment du faible à l’égard de celui qui réussit. L’idéal chrétien ne se situe pas davantage du côté de la brillante exception ou du prestige aristocratique. Jésus s’adresse préférentiellement aux pauvres et aux petits parce que ceux-ci refusent le fantasme suicidaire et oppressif du “surhomme”.
1ere lecture : Za 9,9-10
Le prophète nous adresse une vibrante invitation à la joie, comme lorsque Jésus est entré à Jérusalem, le dimanche des Rameaux, et fut reconnu comme le sauveur de son peuple.
Ne nous laissons pas égarer par les propos guerriers de cette courte lecture, car il s’agit bien d’un message de paix. Cet extrait a été choisi pour correspondre à l’évangile de ce dimanche. Il est tiré d’une section du livre de Zacharie qui annonce des temps nouveaux, sous la conduite du Messie.
Jésus a repris ce message à son compte, d’une façon très concrète, en le réalisant lors de son entrée à Jérusalem (dimanche des Rameaux). Pour dire en langage moderne et concret le bouleversement que Jésus opère en se présentant comme un roi pacifique, pasteur de son peuple, et non pas en dominateur tyrannique : la différence entre l’âne et les chevaux de combat, c’est comme la différence entre une voiture sans permis et une grosse cylindrée ! C’est bien le signe d’un ordre nouveau, qui n’est plus fondé sur la force et la violence, mais sur la paix, pour tous les peuples.
2e lecture: Rm 8,9-13
Nous voulons vivre, et pourtant notre existence est si fragile. Dieu nous offre la solution, par son Esprit de vie, qui est force de résurrection, agissant en nous depuis le baptême.
Ce chapitre capital de l’épître nous est proposé en pièces détachées. Les deux tiers de l’extrait prévu pour ce dimanche ont déjà été lus le 5e dimanche de carême (2 avril 2017), mais on en lira cette fois deux versets de plus. Quant à la suite immédiate, elle sera lue l’an prochain, pour la fête de la Trinité. Paul explique cette distinction si importante dans le judaïsme : chair et esprit. Il en était question dans un autre contexte, il y a peu de temps, dans l’évangile de la Fête-Dieu (18 juin 2017). Le mot chair désigne ici ce qui est périssable dans l’homme. Il ne s’agit pas simplement de ce que les anciens catéchismes appelaient “les péchés de la chair”, car dans la Bible la chair ne se réduit pas à la sexualité.
Ailleurs Paul énumère tous les autres effets de “l’emprise de la chair” : idolâtrie, haines, jalousie, rivalités, etc. (Galates 5,19-20, Pentecôte B), bref, tous les vices avec, à la clé, la mort ! C’est donc bien vers l’Esprit qu’il faut se tourner pour trouver la vie.
Évangile: Mt 11,25-30
Écoutons comment Jésus priait son Père. Suivons-le dans sa prière de louange et accueillons aussi son invitation à venir vers lui et à lui confier tous nos fardeaux
Voici l’une des rares prières de Jésus qui aient été recueillies dans les évangiles. Elle est un modèle pour la prière des chrétiens. Elle nous apprend comment nommer Dieu et comment lui rendre grâce. En s’adressant ensuite à nous, Jésus nous invite à une rencontre reposante, en sa présence, bien sûr, car c’est lui qui, par sa parole, réconforte, stimule, remet d’aplomb. Tel est le repos que nos célébrations ont mission d’offrir, car le lieu où le Christ veut nous “procurer le repos”, c’est l’assemblée dominicale et c’est un repos qui nous ressuscite.
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