18 Décembre 2020
Dans cet évangile, nous repérons aussi le “scénario” de nos vocations humaines, spirituelles et ecclésiales.
“Comblée de grâce !” Il s’agit de beaucoup plus que d’un compliment ! Le messager divin révèle à Marie l’amour infini que Dieu lui porte… Elle reçoit l’assurance initiale à toute mission prophétique : “Le Seigneur est avec toi !”. Toute vocation commence par le Don d’amour du Dieu fidèle. Lorsque nous sommes tentés de nous détourner de l’appel du Seigneur comme d’une “corvée”, nous n’avons pas perçu la confiance et la tendresse préférentielle dont nous sommes l’objet… L’impression de solitude qui peut nous envahir parfois sur la route de nos vocations est une épreuve ; il se peut qu’elle soit aussi le symptôme d’un manque de prière et de présence à Celui qui “marche avec nous”.
“Sois sans crainte !” Devant la révélation de Dieu, Marie se sent si petite ! Elle perçoit aussi que l’irruption du Seigneur bouscule sa vie, la fait basculer dans l’inattendu… Cette crainte ne nous est pas étrangère face aux appels de Dieu. Nous “sursautons” quand le Seigneur frappe à notre porte. Nous redoutons cette “intrusion” dans notre quiétude et nos projets : “Que me veux-tu, Seigneur ? Pourquoi ? Pourquoi moi ?” Pas toujours évident d’admettre que l’appel de Dieu est une chance et de se laisser habiter par la confiance !
“Comment cela se fera-t-il?” Déjà disposée à accepter le dessein de Dieu sur elle, Marie bute sur le comment de sa réalisation…
Elle reçoit alors une réponse : l’enfant à venir est don de l’Esprit de Dieu à qui «rien n’est impossible». Un signe lui est donné : l’enfant attendu par Élisabeth « la stérile ». “Comment cela se fera-t-il ?” Nous la posons si souvent, cette question : face à l’avenir, le nôtre et celui des jeunes, l’avenir du monde, l’avenir de l’Église ; face à des engagements risqués ; face à un chemin de conversion… Que ce ne soit pas une manière de nous défiler et de douter de l’appel de Dieu ! L’Esprit viendra féconder notre «impossible». Soyons attentifs aux signes qui nous seront donnés ! Alors, comme Marie, nous connaîtrons la joie. « Magnificat…! »
1e lecture : 2 S 7,1…16
4e dimanche de l’Avent B, 20 décembre 2020. Dans ce 2e livre de Samuel, la question centrale est : Dieu a-t-il besoin qu’on lui construise une maison? C’est lui, au contraire, qui bâtit la maison, son Église.
David, une fois bien au chaud dans son palais, une maison de cèdre, se faisait quelque souci en voyant que les signes de la présence de Dieu, à savoir l’arche d’Alliance, étaient alors moins bien abrités que lui-même. Et le voilà saisi d’une magnifique générosité : il va construire à Dieu une maison.
L’occasion était toute trouvée pour le faire réfléchir à ces questions : Dieu a-t-il vraiment besoin de cette maison-là, alors qu’il est à l’oeuvre depuis des générations pour construire sa maison, une maison de pierres vivantes. Pour l’instant, il creuse les fondations, avant de pouvoir poser la pierre d’angle, à partir de laquelle tout l’édifice devrait prendre forme et consistance (Ac 4,11, 4e dimanche de Pâques). Le prophète Nathan fut chargé de cette révélation au roi David.
2e lecture : Rm 16,25-27
4e dimanche de l’Avent B, 20 décembre 2020. Dans sa lettre aux Romains, Paul se fait annonciateur et pédagogue du mystère du Christ. Comme le grain de blé semé en terre germe mystérieusement, ainsi l’œuvre de Dieu a longtemps germé, jusqu’à la manifestation de Jésus.
L’apôtre était parvenu à une vue d’ensemble de toute l’œuvre de Dieu. Il l’évoque en parlant du mystère maintenant révélé : c’est le Christ hier, aujourd’hui et demain. Hier, c’était dans le silence, mais il était à l’œuvre dans la création et dans le Peuple de Dieu, d’abord caché, puis révélé. Aujourd’hui, il l’est dans son Église, et demain, ce sera le retour glorieux. “Il est grand, ce mystère de la foi”, qui nous est présent dans sa totalité en chaque eucharistie. Mais il dépasse infiniment nos capacités. Les lectures bibliques nous en présentent un aspect en chaque célébration, et même après le cycle des trois ans, nous ne sommes pas au bout de nos découvertes, il y aura toujours du neuf pour nos actions de grâces.
Évangile : Luc 1,26-38
4e dimanche de l’Avent B, 20 décembre 2020. Dans les célébrations, nous nous saluons par ces mots “Le Seigneur est avec vous”. L’ange de l’Annonciation nous en révèle le sens plénier.
En Jésus, Dieu crée dans la vieille maison d’Israël une nouvelle humanité et Marie est chargée d’accueillir cette révélation en actes. Quand elle demande : “Je ne connais pas d’homme”, ce n’est pas par curiosité physiologique, mais elle s’interroge sur la façon dont elle doit accueillir le projet de Dieu. Le mystère jusque-là resté dans le silence en vient maintenant à se révéler : la conception de Jésus ne sera pas la grâce inespérée accordée à un couple resté stérile, comme pour Jean Baptiste.
L’intervention de Dieu est plus fondamentale, aussi n’est-il pas demandé à Marie de “connaître” Joseph, car l’Esprit accomplit une nouvelle création : Jésus est un nouvel Adam, tête d’une nouvelle humanité, pierre d’angle d’une nouvelle Maison. Alors qu’en recevant son message Zacharie était resté sceptique et demandait un signe (Luc 1,18), Marie, elle, réagit en vraie croyante : “Que tout se passe pour moi selon ta parole”. Elle accordait à Dieu cette collaboration humaine sans laquelle le mystère du salut ne peut s’accomplir.
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