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JESUS NOUS DECONFINE

Ces deux disciples d'Emmaüs, combien nous leur ressemblons, en ce moment!
Ils sont sur un chemin, mais sans doute ne regardent-ils rien.... sauf leurs pieds!
Tant ils ressassent leurs déceptions, leurs regrets, leur incompréhension...
Ils repensent à ce qu'ils ont vécu avec Jésus et à sa fin lamentable à Jérusalem...
Ils sont enfermés dans leur rêve messianique, leurs souvenirs égocentriques de ce prophète "puissant en paroles et en actes".
Tout a échoué. Ils sont tristes, abattus, dans une impasse. Horizon bouché!
Sorte de confinement dans leurs pensées et leur esprit!
Jésus (mais ils ne le savent pas!) va les aider à en sortir.
Nous sommes comme eux avec nos questions sans réponses, nos incompréhensions devant ce qui se passe, nos angoisses quant à l'avenir incertain, la peur pour nos vies....
Qui nous éclairera? Qui nous apaisera?
L'inconnu les rejoint là où ils en sont.
Il les invite à faire un chemin à l'intérieur d'eux-mêmes, un chemin de mémoire et d'intelligence, pour "les cœurs lents "qu'ils sont. Et nous aussi! 
En "faisant route" avec eux, il les incite à repenser à ce qui s'est passé, pour en faire un chemin de contemplation et de méditation.
Pour réveiller leur cœur, leur esprit.
Ne pas s'arrêter au tombeau (lieu d'enfermement).
Chercher plus loin, plus profond, en reprenant les Ecritures, ce que Dieu a dit, sa Parole.
Quand celle-ci est relue, écoutée, approfondie, reçue avec foi, Elle enflamme le cœur, devient un feu brûlant à l'intérieur de la vie.
Et de fait, lentement, leur cœur se met à vibrer.
D'une lecture désenchantée, inquiète, subjective de la Passion de Jésus, ils vont accéder à la compréhension du dessein de Dieu le concernant :
«  Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? »
Eux, bons juifs pratiquants, connaissent bien Moïse et les prophètes.
Et pourtant ils vont les réentendre différemment…
Et si, nous-mêmes, mettions à profit, ce temps ralenti, pour redécouvrir à frais nouveaux, la Parole de Dieu, dans notre contexte actuel ?
Ses appels, ses mises en garde, ses propositions, ses encouragements…
Pour lire ce qui nous arrive, non comme une vengeance, une condamnation, une malédiction de Dieu, mais la certitude, qu’en notre temps, notre lieu, nos circonstances, Dieu ne nous abandonne pas ; il est là et nous rejoint.
Leurs yeux commencent à s’ouvrir mais pas jusqu’à le reconnaître.
Pour l’instant, leur regard n’a porté que sur le passé.
C’est à la  « fraction du pain » qu’ils le reconnaissent vraiment.
Ce n’est pas seulement avec les yeux que l’on découvre le Ressuscité, mais en méditant sa Parole et en partageant son pain.
A la Parole doit s’ajouter un geste.
La « fraction du pain » ne peut être comprise que si elle est arrachée à la catéchèse biblique qui précède.
En ce temps de sevrage de communion, puissions-nous en redécouvrir l’importance, le lien entre la Parole, la qualité de notre démarche, la nécessaire préparation de nos cœurs…
Sinon, il y a risque d’habitude, de conformisme, d’idolâtrie, de conception magique.
(Cet Evangile d’Emmaüs nous donne par anticipation la structure de toute messe avec son temps de la Parole et son temps de l’Eucharistie : « Il prit le pain, prononça la bénédiction et l’ayant rompu, il le leur donna »).
A ce moment-là, leurs yeux s’ouvrent définitivement et ils le reconnaissent comme le Vivant, le Ressuscité.
Mais Lui disparaît à leurs yeux. Ils ne peuvent le retenir.
C’est sur l’avenir que les disciples doivent désormais porter leurs regards.
C’est d’ailleurs, sur d’autres routes, d’autres circonstances qu’ils le retrouveront.
C’est là aussi qu’ils devront annoncer le Christ ressuscité, et témoigner de sa vie.
Ce n’est pas son corps « visuel » qu’ils devront monter mais son corps spirituel c’est-à-dire sa présence rendue réelle par la puissance de l’Esprit saint.
A chaque Eucharistie, nous devenons aussi Corps du Christ.
Ce corps, désormais, se manifeste par le cœur, les yeux, les mains, les pieds, les oreilles, la langue des membres de l’Eglise, Corps du Christ pour notre temps.
A nous de le rendre présent en ce moment inédit.
« Devenez Celui que vous avez reçu » Saint Augustin.
Qu’avons-nous fait de nos eucharisties passées ?
En ce temps de statistiques macabres quotidiennes où l’on parle plus de précautions, de risques, de mort, par quels signes et gestes pouvons-nous manifester la vie et l’espérance ressuscitées ?
Peut-être, nous surprenons-nous dans des attentions nouvelles, des initiatives, des démarches, des attitudes, des états d’esprit différents….qui nous étonnent !
Comment attester aujourd’hui, autour de nous que le Christ est ressuscité, que la vie est plus forte, que l’espérance renaît ?
« De cela vous êtes témoins ! », nous dit l’évangile.
Alors il sera reconnu.
« Voyez, c’est bien moi ! »

Père Dominique SENTUCQ.

Edito

Dimanche 26 avril 2020

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