« JESUS PARCOURT VILLES ET VILLAGES POUR ANNONCER L'EVANGILE »

Toujours plus loin, ailleurs. IL est urgent de semer la parole en tous lieux, sans s’arrêter pour voir si la semence prend bien, si la récolte s'annonce fructueuse, sans se laisser retarder par l'enthousiasme spontané des premiers disciples. D'autres attendent qu'on vienne à eux. Tout doit être fait, « à cause de l’Évangile », et non pour en tirer un profil personnel, pas même celui de la satisfaction du devoir accompli. IL faut se retirer régulièrement dans la solitude pour prier : en Dieu seul le réconfort qui ne déçoit pas, la récompense au-delà de notre mérite, promise à ceux qui s'acquittent de leur charge.

Jésus a consacré une part notable de son temps aux malades et à ceux que tourmentaient « des esprits mauvais ». On les lui apportait en grand nombre, et il les guérissait tous indistinctement. Dieu, en effet, ne supporte pas de voir souffrir ses créatures. C'est là, sans aucun doute, la seule réponse sûre à l'angoissante question de la souffrance humaine, celle des innocents et des justes principalement, que pose le livre de Job, sans parvenir à la résoudre. L’Évangile non plus n'apporte pas de réponse péremptoire. IL dit

que Jésus a guéri beaucoup de malades, et surtout en prenant sur lui toutes les souffrances

du monde, il les a rachetées. Cette certitude n'en diminue pas le poids parfois intolérable : elle assure que Dieu fera concourir l’épreuve au bien de ceux qui l'endurent. La lecture d'un récit aussi alerte invite à suivre Jésus, pressé par l’urgence de la mission dont ne détournent pas, comme des pertes de temps, les nécessaires haltes de prière.

C'est par les marques de vos souffrances que vous avez été reconnu de vos disciples ; et c'est par les souffrances que vous reconnaissez aussi ceux qui sont vos disciples....Faites que les miennes deviennent les vôtres. Unissez-moi à vous ; remplissez-moi de vous et de votre Esprit Saint. Entrez dans mon cœur et dans mon âme, pour y porter mes épreuves, et pour continuer d'endurer en moi ce qui vous reste à souffrir de votre Passion, que vous achevez dans vos membres jusqu'à la consommation parfaite de votre corps : afin qu'étant plein de vous ce ne soit plus moi qui vive et qui souffre, mais que ce soit vous qui viviez et qui souffriez en moi Ô mon Sauveur.

ABBE GILLES BERANGER MABOUNDA