L'Évangile de ce jour (cf. Lc. 10, 25-37) attire notre attention sur ces « Docteurs », coquets de la vanité et boursouflés d'orgueil, qui n'ont d'yeux, en définitive, que pour eux-mêmes. Rien, pas même le Bon Dieu, ne leur semble assez précieux, pour ne pas mériter d'être détourné au service de leur ego. Ils se sentent si « doctes » que même le « Maître », Jésus, ne peut que se perdre dans l'océan de leur science. Ils se savent si « justes », qu'ils deviennent, eux-mêmes, le seul critère de leur éthos. Ils sont conscients d'être irréprochables du point de vue de la science de Dieu et de la morale dont la mise en œuvre suppose pourtant l'autre ; et pourtant ils ne savent pas « qui est leur prochain ». À leur liste, Jésus ajoute la vague de ces « zélés » de Dieu (prêtres et lévites), prêts à ériger leurs cathédrales en l'honneur du Dieu du Ciel, au besoin, aux dépens voire sur les ruines de leurs frères en humanité. Contrairement aux uns et aux autres, seul qui essaie d'incarner la vertu du Bon Samaritain peut se vanter, selon Jésus, d'avoir compris que l'autre (le prochain) est la route qui me relie à moi-même et à Dieu. « Va, et toi aussi fais de même ! »